Quand on vit fort, on vit sans mémoire. [Léonore]

La non-vie ne se mesure plus par le nombre de respirations mais plutôt par le nombre de ces petits plaisirs -plus où moins fréquents- à couper le souffle. Tandis que certains mènent une existence difficile, une lutte quotidienne pour la survie, d'autres plus riches ou plus influents se contentent de regarder passer les nuits et s'entourent de poupées de chair. Certains autres encore sont assoiffés de pouvoir, capable des pire machinations pour détruire leurs rivaux et se faire une place dans la société vampirique, il en existe aussi qui au contraire s'éloignent des villes pour répondre à l'appel de la nature et mieux comprendre leurs bête intérieure.
Si il existe une très grande variété de vampires, un point commun les unis. Chaque non-vivant sait apprécier le goût du sang.

Cette nuit, dans l'une de ces rues très fréquentées de l'East Side, les derniers touristes se jettent sur les objets souvenirs en promotion pour la plupart comme à toutes fin de saison. Il est environ minuit et Léonore se promène en compagnie de Marcus son chauffeur et garde du corps ainsi que de Sélène Winter son assistante personnelle.
Parmi tous les magasins touristiques, il y en a un particulièrement luxueux, vendant ses articles sur mesure uniquement. Mais comme toujours, le prix accompagne la qualité. Un détail qui n'a que peu d'importance aux yeux de Léonore qui a les moyens de se permettre ce genre de folies.

Dernièrement les femmes de chambres ont manqué de goût en achetant des robes simples pour la garde robe de la vampire. Acheter des vêtements plus élaborés pourrait être une bonne idée pour mieux se faire remarquer parmi les vampires. Il pourrait également être amusant d'observer l'attitude de Marcus dans un rayon de lingerie féminine. Même un vétéran de l'armée peut se montrer gêné dans ce genre de situation.

Spoiler:

La jeune femme regardait les silhouettes des passants, la noirceur de certains, la bonté des autres. Seul le vent l’importunait. Pour autant, aucune haine n’était tourné contre celui-ci. Elle aimait même sentir ces caresses, tendres et réconfortantes, que la nature pouvait offrir. Mais une caresse bien plus palpitante, aussi jouissant que le baiser de la nuit, attira son regard.
Leonore vit Sélène, la séduisante et belle femme. Prenant cette main qui l’avait caressé sa joue, elle se dit qu’elle avait de la chance de l’avoir à ses côtés. Elle se remémora le jour où elle avait rencontré cette jeune femme, sur le déclin, un vampire allant se repaître d’elle, pour la sauver avec son paternel et lui offrir une place à ses côtés. Depuis ce jour, Leonore vivait avec cette humaine qui lui était plus indispensable que le sang lui-même, comme une âme-sœur.

« Nous sommes arrivées. »

Voici la raison de cette caresse dont Leonore embrassa la main. Dernièrement, les femmes de ménages avaient osé acheter des vêtements, tissus qui étaient indignes d’être porté. La maîtresse avait décidé de réparer cette faute et elle connaissait le seul magasin pouvant accomplir cela. Mais, elle n’était pas en ville uniquement pour combler une de ses caprices. Elle devait aussi travailler. Son entreprise devait être surveillé de près, voir si celle-ci tournait bien ou non. Tournant légèrement la tête vers son chauffeur, ses yeux ne pouvaient pas quitter le regard de sa compagne.

« Marcus, arrêtez-vous vers ce charmant magasin. »

Puis caressant doucement la main de l’humaine : « Faisons quelques shoppings avant de commencer le travail. » Un sourire s’inscrivit sur son visage.

Elle attendait que son chauffeur lui ouvre la porte avant de sortir de la voiture, tenant sûrement la main à son assistante.

Quand Leonore demande au chauffeur de s’arrêter la voiture freine doucement et se gare dans une des dernières place libre de la rue.

-Tout de suite madame.

Le chauffeur sort de la voiture et se précipite pour ouvrir la portière. Sélène sort de l'autre côté et fait le tour pour se placer à côté de Leonore.

Marcus semble stressé, comment assurer la sécurité de sa patronne au milieu d'autant de monde ? À tout moment un terroriste pourrait profiter de l'affluence pour faire exploser la foule. Un homme pourrait sortir de nul part avec un couteau. Après tout, certains ont l’œil pour remarquer les gens riches et la richesse ça ne plaît pas à tout le monde.

La jeune femme vit son garde du corps respecter ses directives. Il s’arrêta et gara la voiture, avant d’ouvrir la voiture à Sélène puis à elle. La jeune femme, quand elle se mit debout, caressa l’épaule de son protecteur, lui adressant un sourire et des paroles rassurantes.

« Nous vous en faîtes pas ! Nous serions vite à l’intérieur. »

La jeune femme marcha vite en direction de Sélène et lui prit la main. Elle le fit cela, car la jeune femme savait que son garde du corps ne la protégerait qu’elle et abandonnerait son assistante. Le monde, autour d’elles, rendait la tâche ardue. Nul doute que si la jeune femme avait un ennemi, elle risquerait de se faire attaquer. Mais elle ne se souciait pas de cela, Faye était là pour cela.
En repensant, elle se demandait ce que Faye faisait. En effet, cela était rare pour la vampire de se déplacer uniquement avec son chauffeur, sans compter son indispensable Sélène, en ville, dans un lieu rempli.

Sa réflexion s’arrêta au moment même où son regard pénétra celle de son assistante. Et quand elle baissa sa vision, elle vit que cette dernière avait une tenue peu digne, dû à la faute de la maîtresse. Remettant une mèche à celle-ci, elle lui dit avec un petit sourire :

« Si tu vois un vêtement qui te plaît, n’hésites pas à le prendre. Je m’excuse de t’avoir négligé ses dernières semaines. »

Elle fit un petit sourire avant de rentrer dans le magasin.

Au moment où Leonore entre dans le magasin, sa bête intérieure se met à gronder. Elle viens de repérer un autre vampire. Celui-ci est occupé à se faire cirer ses chaussures tandis qu'il lit son journal. Il est grand et élancé, avec des cheveux noirs et une moustache bien taillée. Il porte des vêtements noirs. Entre deux pages il s’aperçoit de la présence de la jeune vampire.

Spoiler:

-Leonore ?!! Ça va faire deux ans que ton père te cherche partout. Mais attend, toi aussi tu es...

Il fait un clin d’œil à Leonore et se lève

-Merci Monsieur, je pense que c'est suffisant mes chaussures n'ont jamais autant brillé

-Mais Monsieur, il vous en manque une.

L'homme glisse un billet dans la main de l'employé.

-Gardez la monnaie.

L'employé n'insiste pas et l'homme reporte son attention sur Sélène.

-C'est ton amie ?

Sélène s'empresse de répondre par une autre question.

-Vous connaissez Leonore ?

-Oui, je suis un vieil ami de la famille Payne.

Marcus quand à lui fais se qu'il peut pour avoir l'air calme et garde sa main droite dans la poche contenant son revolver.

La jeune femme entra main dans la main avec sa compagne. Elle pensa passer un bon moment, mais l’envi de défendre son territoire revenait. Vous savez, cette envie de trouver celui qui a le topai de venir dans le territoire et de le démembrer pour lui donner une leçon. Pour autant, la jeune femme ne se sentait pas la capacité de se battre, car elle le savait, elle était une non-combattante.

Ainsi cherchant des yeux, elle vit un homme inconnu, mais ayant une apparence presque divine. Cela énonçait bien sa nature vampirique. La jeune femme le trouva charmant et essaya de se rappeler de ce visage. Rien. Ce dernier lança une petite vanne avant de faire un clin d’œil.
Cela ne mettait pas en confiance la jeune femme, qui se sentait menacer. Elle ne quitta pas le regard de ce monstre et commença à serrer fort la main de sa compagne, rapprochant son corps sans le vouloir.
Quand cette inconnue demanda si Sélène était son amie, la maîtresse n’eut pas le temps de répondre. Sa compagne prit les devant en demandant s’il y connaissait sa maîtresse et ce dernier annonçait que c’était un très vieil ami de la famille. Mais Leonore ne se souvint de rien. En outre, elle n’eut pas la curiosité de savoir comment il la connaissait.
Pourtant, elle devait parler pour essayer de maintenir un soupçon de paix, pour essayer de garder les apparences. Elle eut une petite idée, car comme il a été d’humeur taquin, elle pouvait lui rendre l'appareil.

« Un très vieil ami, en effet, qui a l’impolitesse de ne pas se présenter devant les charmantes demoiselles... »

Puis elle prit son téléphone dans la poche et donna à Sélène de manière douce.

« Pourrais-tu appeler Faye ? Cette dernière est toujours en retard pour faire du shopping. »

« Pourrais-tu appeler Faye ? » était la phrase apprise par Leonore quand elle se trouvait devant une menace et qu’elle ne savait pas si c’était une menace mortelle ou juste une injure. Elle dit cela pour prévenir son garde du corps que le vampire était quelqu’un de dangereux, même pour sa maîtresse, mais aussi pour prévenir Sélène qu’elle court un risque si cette dernière restait trop près de ce mâle. Leonore, en donnant le portable, tira légèrement la main de sa compagne en arrière pour se mettre entre ce vampire et sa convoitise, lui donnant une occasion d’appeler Faye, afin que des renforts arrivent.
Mais en attendant, il fallait garder les apparences et dit avec une voix d’apparence calme :

« Que viens-tu faire dans cette ville ? Tu as bien une raison de rester dans un lieu si secondaire pour vous autres ? Non ? »

Elle posait une question générale, en espérant que ce dernier était du même rang que James.

-Mais où avait-je la tête ? Je m'appelle Philippe, j'étais le collègue de Jean Ed le père de Leonore. D'ailleurs je vais l'appeler tout de suite, ça lui fera du bien de savoir que sa fille est toujours en... enfin saine et sauve.

Philippe lie la parole au geste, il sort son téléphone et compose un numéro. C'est là qu'il aperçoit Marcus qui s'est avancé de quelques pas en attendant la phrase d’alerte.

-Oh, c'est un ami ?

Philippe tend la main à Marcus mais ce dernier ayant la sienne crispé sur son colt ne fait que froncer les sourcils. Philippe retire sa mains avec un sourire étonné. Il entame ensuite sa conversation téléphonique.

-Hé salut Ed ça va ?.... Devine quoi... j'ai retrouvé Leonore, elle est ici a Chicago ! ............. Comment tu veux que je te fasse une blague sur ça ? …. Oui elle a l'air en bonne santé, juste à côté de moi mais c'est bizarre on dirait presque qu'elle ne se souvient plus de moi...................... Ok, pas de problème.

Il regarde en direction de Leonore.

-Il veut te parler.

Philippe tend le téléphone à Leonore

Le vampire se nomma enfin sous le prénom de Philippe, commun, donnant presque aucun indice, à part que cela pouvait marquer un faux nom. Mais les propos qui choquèrent plus Leonore étaient le fait qu’il affirmait que la jeune femme appartenait à une autre famille et que dans leur première rencontre, il les a reconnus comme membre de la famille Payne. Il y avait quelque chose qui clochait, une chose en était sûre. La première chose qui vint à l’esprit de la jeune femme, c’était que son fameux discours envers ce soi-disant père était un message codé qu’elle ne connaissait pas la combinaison pour comprendre le contenu.
Et le fait qu’il passe le téléphone à la jeune femme l’a mis mal à l’aise. Elle ne savait pas de quel pied elle devait danser. Mais elle devait agir vite. Sélène devait être avec Faye. Leonore eut le réflexe de se dire qu’elle devait prévenir ses collègues de son appréhension et avec un petit rire de moquerie :

« Dis à Faye de ramener son copain Alex ! Je lui ai trouvé un sosie. Et il doit vite venir voir cela.»

Alexander n’était pas le petit ami de Faye, ni qu’il était le sosie du vampire. C’était le dernier garde du corps de la jeune femme et elle prévint à Sélène de donner comme consigne que ses deux-là devaient vite se ramener sous peine de voir leur patronne disparaître.
Mais cette dernière avait aussi comme idée de kidnapper son interlocuteur pour savoir ce qu’il savait vraiment sur le passé de la jeune femme, elle désirait, à présent, discuter avec lui. Pourtant, elle se doutait qu’un vampire, ce vampire par cette occasion était sûrement un membre du sabbat ou pire. Il essayait peut-être de la tuer si elle tentait de prendre le téléphone. Son instinct lui dictait de se sauver au plus vite.

Ainsi elle recula d’un pas, ne voulant même pas prendre le téléphone. Elle attendait la réaction de son interlocuteur, priant que ce dernier ne soit pas dangereux. Elle ne douta pas des capacités de son garde du corps, mais elle ne préférait pas prendre de risque. Pourtant, elle tendit sa main frêle en sa direction, priant que son garde du corps fera le nécessaire si la situation dérapait. Et si elle aurait le téléphone, elle dirait un simple Bonjour.

De vue, le téléphone semble être tout à fait normal et de touché aussi.
Leonore porte le téléphone à son oreille, à l'autre bout du fil, un homme d'âge mur semble avoir du mal à choisir ses mots.

Lee...Leonore ? C'est toi ? Je t'en pris, dit moi où tu es et je viens te chercher tout de suite. Je t'en prie il faut vraiment que l'on parle... Je veux m'excuser, je n'aurais jamais du te parler comme ça. Je voudrais te voir, rien qu'une heure.

La charge émotionnelle semble être trop forte pour l'homme qui éclate en sanglots. Si Sélène fait des blagues et raconte des choses sur son petit ami Leonore sait que ses histoires décrivent le bâtiment avec précision en donnant la position de chaque personnes pouvant être suspecte.

-Hé mon vieux tu a l'air super stressé, tu as pensé à prendre des cours de yoga ?

Marcus sort les mains de ses poches et semble se calmer.

-Ha tu vois quand tu veux !

Philippe fait un deuxième clin d’œil à Léonore

Le téléphone n’était pas piégé, ce n’était pas un piège de la part de ce vampire. Pour autant, la jeune femme n’arrivait pas à lui faire confiance. Elle sentait dans ses entrailles une menace. Et elle ne sentira en sécurité que dans son château.
Puis quand elle avait pris le téléphone, quand elle avait dit bonjour, la voix d’un vieil homme se fit entendre, porter par l’émotion comme s’il réentendait la voix d’une personne chère, une personne morte. Leonore ne savait pas comment réagir devant cet évènement, comment elle devait s’y prendre. L’interlocuteur se trouvant sûrement dans un autre lieu semblait culpabiliser, vouloir se racheter. Il éclata même en sanglot.
Cela permit à la maîtresse de voir que sa compagne faisait le nécessaire et donnait les informations à Faye. Elle comprit que Faye cherchait à analyser si la situation serait dangereuse et préparait sûrement un plan. Leonore pensait cela et voulait y croire, car sinon cela signifierait qu’elle se trouverait devant un grave problème.

La jeune femme allait à son fameux père répondre quand le vampire proposa à son garde du corps de se calmer un peu et ce dernier obéit. La jeune femme ne savait pas si cela était le fait de Marcus lui-même ou si c’était le pouvoir hypnotique du vampire. La jeune femme avait déjà usé cela sur des mortelles et cela s’est avéré extrêmement efficace.
Ainsi elle mit sa main sur le téléphone, afin que la personne se trouvant de l’autre côté ne puisse attendre la conversation et dit d’un ton extrêmement froid à son garde du corps.

« Marcus, il serait temps que vous mettez des boules quiets ! »

Faye avait conseillé aux deux êtres humains de mettre des protections auditives afin de ne pas être influencé par les voix de la nuit. Ils avaient eu même le droit de subir un test de la part de leur patronne, montrant l’influence que les créatures de la nuit pouvaient avoir.

Mais revenions. Quand Leonore donna cette directive, elle reprit le téléphone et retrouva sa voix mielleuse.

« Si vous voulez vraiment me revoir, ça sera moi qui vous contacterait. Dîtes dans quelle région vous vous trouvez et j’envisagerais de vous donner un rendez-vous ? Cela vous va ? »

Il faut régler un problème à la fois. Celui qui se trouvait devant elle devait être réglé qu’au moment de la venue de Faye et d’Alexander, afin de pouvoir lui poser des questions bien gênantes.

Marcus ne semble pas entendre l'avertissement de sa maîtresse, il reste neutre regardant Philippe dans les yeux. De l'autre côté du fil, le vieil homme se calme.

-Bon, ok tu es démasqué Agha. Léonore ne m'aurait jamais parlé comme ça. Ha, au fait prévient ton pote Philippe qu'il ne fait plus partie de notre famille et ne t'avise plus à te faire passer pour ma fille.

Un léger ''bip'' indique que la communication est finie. Marcus se tourne vers Leonore et Selene avec un sourire.

-Bon, je dois y aller les filles, il y a une course de rallye qui m'attend. On se voit ce soir.

Il se dirige vers la sortie et jette son revolver dans une poubelle au passage. Philippe fait un sourire et prend la parole.

-Désolé mais j'ai décidé de te ramener chez toi que tu le veuille ou pas, je te conseille de me suivre sans faire d'histoire. Ton amie peut nous suivre si elle me confie son téléphone pendant le voyage.

La personne derrière le téléphone crût à un canular. Il énonça même que Philippe n’appartenait plus à la famille. Leonore eut un léger sourire au coin des lèvres avant de retrouver son sérieux quand la conversation fut coupée. Et là, Marcus, ce dernier semblait n’être plus lui-même. La jeune femme commença à prendre peur, sachant le danger que sa compagne courait et de l’impuissance des deux autres gardes du corps. Elle craignait le pire pour eux. En outre le vampire avait sûrement contribué dans ce changement. La jeune femme n’eut pas le temps de réagir, car son interlocuteur lui énonça qu’il l’emmenait de forces et que Sélène pouvait l’accompagner si cette dernière lui tendait le téléphone.
Leonore ne prit pas la peine de répondre, car elle composa le numéro de son « père », James.
Si ce dernier décrocha, elle dira : « Père, connais-tu un certain Philippe ? »

Philippe semble pensif.

-Une question se pose, qui est ton sire ? Déjà c'est un ventrue ou un toréador. De toute évidence tu as perdu la mémoire alors c'est peut être pas une bonne idée de te présenter comme ça à ton père. Je vais te montrer des photos avant.

Léonore compose le numéro de son sire, pendant ce temps Philippe semble réfléchir, soudain il a une idée.

-Ton sire est James ! Paincleod ! Pain ! Payne ! Et il t'a fait cadeau de ton prénom cette ordure... Il prend un malin plaisir à dévorer les souvenirs de ses infants et faire croire à un accident...

James répond au téléphone.

-Oui Léonore ? Fait vite j'ai une réunion importante dans cinq minutes.

James marque un temps de réflexion.

-Philippe ? Philippe comment ? Je dois en connaître un vingtaine pourquoi ?

Philippe se tourne vers Selène et tape des mains.

-Bon, allez envoie !

Selène semble agir à contre cœur et lance avec peu de précision son portable vers le vampire Celui-ci parvient à l'attraper au vol. Il le prend et se met à parler d'une voix plus claire, en fait c'est l'imitation parfaite de la voix de Selène

-Marc s'est réconcilié avec Anna et ils sortent à nouveau ensemble, Matilde est tombée enceinte, bon on se voit au ciné.

Cette phrase signifie ''Fausse alerte, opération annulée, Léonore est hors de danger et en bonne santé, on se voit au manoir''. Philippe ferme le téléphone, le met dans sa poche et regarde Léonore parler au téléphone.

Pour le moment, le clients semblent ne pas trop faire attention à ce qu'il se passe. Mais si un combat éclate la mascarade risque d'en prendre un bout.

La jeune femme réussit à avoir son « père ». Elle eut le sourire. Mais ce dernier était occupé ou semblait être occupé. La jeune femme savait qu’elle devait être expéditif et concis pour que son paternel comprend la menace, celle d’un homme connaissant la sécurité de la jeune femme et capable de passer outre en la kidnappant sans que personne ne réagisse. Et le fait que Sélène donna son portable avec tant d’aisance ne fit pas plaisir à sa maîtresse. Qu’importe, elle devait énoncer les faits et elle le dit d’une voix calme, presque ironique, tout en fixant du regard le vampire avec un visage froid.

« Grand, élancé, cheveux noirs, moustache bien taillé, apparemment un vieil ami de la famille, capable de manipuler et avoir des informations de mon garde du corps par un simple regard et il va me kidnapper pour aller voir un certain Jean Ed. Cela te parle plus avant qu’il décide de me couper? »

Ce n’était pas fin, mais la jeune femme savait qu’elle n’avait ni le temps pour les subtilités, ni les moyens. Elle savait que son interlocuteur ne pouvait pas l’attaquer si c’est un membre de la mascarade. Il espérait qu’il soit un membre de la mascarade, car cela risque de dégénérer rapidement et la jeune femme serait perdante dans ce duel.

-Et il n'a rien fait pour t’empêcher de me parler ? Ton Philippe ne me dit rien et Jean Ed non plus.

Philippe fait un grand sourire et disparaît soudainement du champs de vision de Léonore. Impossible de savoir si il a fait une téléportation ou si il s'est spontanément rendu invisible. En tout cas, personne d'autre ne semble l'avoir vu.

-Là je suis à Rome, je ne peux rien faire pour t'aider. Il va falloir que tu me donne plus d'info, pour commencer, Philippe et Jean Ed c'est sûrement des faux noms.

Quelques secondes passent et la situation semble être revenue comme avant mis à par que Marcus n'est pas là.

La jeune femme entendit que son père ne semblait pas connaître ce vampire. Mais la jeune femme ne broncha pas. Elle commença à prendre peur quand le vampire, dont elle fixa, disparut d’un coup. La première chose qu’elle vint à son esprit fut que Sélène était en danger. Elle courut vers la jeune femme en criant son nom. Sa voix était à présent cassée, la peur pouvait s’entendre, même être vu sur son visage. Elle courut pour prendre la main de la jeune femme et regarda son visage.
Leonore était en panique et commençait à se sentir dépasser. Elle allait donner toutes les informations qu’elle avait à son père, priant qu’il pourrait l’aider :

« Père… Ce vamp… vampire dénommé Philippe… bah… il m’a… obligée à parler avec mon géniteur… qui…qui … se prénommerait Jean… Et… et il vient de disparaître devant moi… Il joue… joue avec moi. »

Elle était paniquée, non pour sa sécurité, mais pour sa compagne. Elle ne lui tenait plus la main, mais la taille, priant qu’elle ne risque rien. D’un coup, les rôles étaient inversés, la vampire voulait préserver sa goule au péril de sa vie et espérait que sa nature serait une protection. Mais elle se doutait que le vampire se trouvant en face d’elle serait redoutable et elle ne pourra pas l’affronter comme il se le devait.

Selène semble gênée par le comportement de sa maîtresse. Elle jette un regard à la ronde et ne voit plus le vampire. Un petit groupe d’adolescents entre dans le magasin en jetant des regard amusés à la scène. Au téléphone, James semble soudain pressé, sans doute la réunion est-elle sur le point de commencer.

-Si il peut disparaître, il peut alors aussi changer d'apparence et de voix, fait attention, ça peut-être n'importe qui maintenant donc méfie toi de tout le monde. Là je dois te laisser, soit prudente et met toi vite à l'abri. Une dernière chose, ne cherche pas à te renseigner sur ton passé ; ce que tu apprendrai pourrait ne pas te plaire. Je te rappelle dès que je peux.

Avant que Léonore n'ait le temps de dire quoi que ce soit, son sire a déjà raccroché. Le rappeler pour l'obliger à continuer à parler pourrait le discréditer aux yeux de tout le conclave.

-Nous devons essayer de nous échapper d'ici madame, il est peut-être parti mais à mon avis il ne tardera pas à revenir. Je ferais mon possible pour vous protéger du mieux que je le pourrais.

Elle se dirige vers la porte et regarde attentivement les deux côtés de la rue. Elle se retourne quelques secondes après

-Je crois que la voie est libre.

Bienvenu dans le monde des ténèbres. Leonore ne savait plus trop quoi faire. Son père, qui malgré ses bons conseils et le ton employé, l’avait laissé dans cette situation sans appeler un de ses hommes de main. La jeune femme était toute seule face à cette mascarade. Elle se sentait chasser, elle devait se montrer forte, mais comment ?

Sélène semblait vouloir la protéger. Pourtant elle n’était pas faite pour cela. Elle était une piètre combattante. Elle était avec sa maîtresse pour éviter que cette dernière devienne folle, vivant et dormant avec elle. Cela fait un bout de temps qu’elles ne se quittaient plus, sauf quand la goule désirait faire quelques choses en pleines journées. Et ainsi la vampire craignait à la vie de sa moitié plus qu’à la sienne, car sa perte pouvait lui faire perdre la raison. C’était sa raison de vivre. Ainsi elle caressa sa joue :

« Je sais que tu essayeras de me protéger, tout comme je le ferais pour toi. »

Elle voulut l’embrasser, mais n’eut le temps, car Sélène regardera si la voie était libre dehors et le confirma par une énonciation. Mais Leonore prit sa main et la ramena à l’intérieur.

« Marcus est parti avec les clefs. »

Elle utilisa le portable de nouveau, portable appartenant à ce vampire pour appeler Faye. Et quand elle aurait : « Ramènes tout de suite, on a affaire à un vampire capable de changer son apparence. Ne viens qu’en compagnie d’Alex, sous peine d’être pris pour un ennemi. » Pendant qu’elle dit cette phrase, elle glissa sa main dans la chevelure de Sélène, comme si cela la calmait, comme si cela lui permettait de retrouver le peu de sécurité qu’elle pouvait avoir dans ce lieu.

En fait, Marcus n'avait pas fait que prendre les clefs, il était carrément partit avec la voiture. Il fallait juste espérer qu'il reprenne ses esprits avant de se faire arrêter par la police pour dépassement de la vitesse limitée.

-Nous partons tout de suite Madame. Nous sommes resté prêts à partir au cas où le danger reviendrait.

Soudain, Leonore aperçois une lueur rougeâtre qui se reflète dans la vitre. Puis un grand cris venant de la boutique. En se retournant, elle remarque que la boutique est en feu. L’incendie semble avoir plusieurs foyers. Quand une bibliothèque brûle, l'incendie met du temps à se répandre car le papier est compact. Quand du tissu brûle en revanche, le feu atteins vite une très grande ampleur.

Spoiler:

Leonore sent sa bête intérieure gronder et se débattre à l’intérieur de son corps, mais alors que le Rötschreck monte en elle, la ventrue parvient à garder le contrôle de son corps.
En peu de temps, l'alarme est déclenchée par les détecteurs de fumée. Et oubliant toute considération, de nombreux clients sortent en bousculant la caïnite et sa goule. Certains prennent des extincteurs mais malheureusement ils sont tous hors d'usage.

La vampire réussit à avoir sa goule protectrice. Elle eut un sentiment de soulagement, comme si le plus dure était faite. Mais le reflet dans la vitre la ramena à la réalité et ce que le reflet montrait était des flammes, chose qui titilla la bête en elle. Mais sa force lui permit de résister, de ne pas entrer en crise, en frénésie, par chance. Néanmoins, elle comprit que ses flammes n’étaient pas dues à des causes naturelles, que son chasseur voulait vraiment qu’elle quitte les lieux. Les gens la bousculèrent, tout comme sa compagne. Ayant toujours en téléphone son ange gardien, elle donna des directives tout en sortant avec sa compagne, suivant la masse de la foule, priant que les témoins freineraient les envies de traques de son bourreau.

« Ce mec est capable de prendre nos apparences, mais aussi nos voix. Il… enfin il a réussi à faire partir Marcus d’un simple regard pour qu’il fasse une course de Rallye. »

Dans la rue, la jeune femme était toujours au téléphone, mais la peur de se faire attaquer était là. Elle tenait toujours la main de Sélène et croisa son regard pour savoir si cette dernière avait quelque chose à dire, si elle désirait ou non faire partager quelque chose. Car Leonore, elle, voulait partager avec cette humaine son envie qu’elle soit en sécurité, l’envie de la protéger, l’envie de la serrer fort dans ses bras. Mais elle n’avait ni le temps, ni le pouvoir de le faire, car elle n’arrivait pas à gérer toutes ses émotions.

La caïnite sort en compagnie de sa goule. C'est une sage décision car en moins d'une minute, le sinistre s'étend à la totalité du magasin et certains bâtiments voisins commence à prendre feu. Faye, toujours au téléphone

-Nous sommes en route, Alex est au volant, il nous reste quelques milles avant d'arriver à Chicago. Une fois là-bas, nous ne devrions pas tarder car à cette heure-ci la circulation est faible. Nous arrivons dans une demi-heure, trois quart d'heure maximum.

Les secours ne tardent pas à arriver sur place ils établissent vite un périmètre de sécurité. La police est là aussi, ils lancent un appel a témoins et demande aux curieux qui n'ont rien vu de circuler. Un des policiers s’approche de Leonore.

-Bonjour mesdames, étiez-vous dans ce magasin ? Nous pensons que l'incendie est d'origine criminelle. Avez-vous vu quelque chose de suspect ? Si vous avez une déposition à faire, allez voir ma collègue. Sinon je suis obligé de vous demander de circuler pour éviter de gêner l'intervention des secours.

Puis il continue son chemin en répétant les mêmes phrases à tous le monde.

Leonore sortit du magasin, en compagnie de sa compagne, en essayant de garder son calme. Les agents de l’ordre étaient déjà sur place, par le plus grand étonnement de la jeune femme. Cela surprit de la vivacité de ces agents. Pour autant, vu la flambée du magasin, ainsi que les maisons aux alentours, la maîtresse se demanda si plusieurs minutes se sont écoulés. Mais elle devait faire attention et gardant toujours la main de sa compagne, elle écouta l’agent de l’ordre lui dictant de voir une de ses collègues sur l’origine du feu. Quant à Faye, elle énonça qu’elle arrivera en retard. Très en retard. Répondant au téléphone :

« Je vous donne que vingt minutes, peut-être plus si j’arrive à nous mettre sous la protection des policiers. »

Elle écouta la réplique de Faye avant de couper ce téléphone. Elle prit la main de sa compagne, lui prit sa taille et lui murmura à l’oreille les seules paroles qui lui étaient venues tout à l’heure.

« Nous avons un peu de temps, un peu de répits, juste le temps de te dire que je t’aime. »

Elle lui vola un baiser, lui laissa le temps de répondre avant de s’approcher de cet agent en tenant la main de sa compagne, afin de « déposer » une déposition. La jeune femme savait que sa déposition sera vague et ne dira pas toute la vérité, mais les informations données permettront de mettre l’attention de l’agent sur ce petit couple.

-On va faire au plus vite, mais en respectant les limitations de vitesses, si on se faisait attraper par la police on mettrait plus de temps à arriver .

Un peu à l'écart du magasin est garée une voiture de police, une femme brune en uniforme est adossée contre le véhicule et fait remplir des papiers à des touristes asiatique. Elle se redresse en voyant Leonore et Selène arriver.

-C'est un de mes collègues qui vous envoie ? Alors dites moi, qu'avez-vous vu ? Votre déposition peut vraiment nous aider et tous les détails comptent. Votre nom ne sera pas dévoilé sans votre autorisation.

Elle sort un magnétoscope et le met en marche, puis regarde alternativement les deux femmes.

-Prenez votre temps et ne commencez que lors-ce-que vous vous sentirez prête.

C’était une jeune femme brune, s’occupant des touristes asiatiques. La jeune femme était au goût de Leonore, en termes de repas. Mais étant repue et ayant d’autres obligations, elle se contrôla, la regarda sortir un magnétoscope. La jeune femme regarda sa compagne, essayant de trouver les mots juste. Serrant un peu plus la main de cette dernière, un peu comme retrouver le courage, elle dit, avec des mots hésitants.

« J’étais au téléphone, quand j’ai cru avoir perdu Sélène. Quand je suis venu à sa portée, j’ai vu, dans la vitre, des flammes. En me retournant, il y avait... enfin il y avait plusieurs foyers. On dirait que cela était venue comme par magie, parce que… »

Elle retourna le regard de nouveau à vers sa compagne. Elle ne savait pas trop quoi dire. Là, elle devait trouver un moyen de gagner du temps et elle venait d’avoir dit l’essentiel. Il fallait broder ou du moins trouver quelque chose d’intéressant.

«… parce que quelques secondes avant, il n’y avait rien ou du moins, je n’avais rien vu. Je me demande bien qui aurait voulu brûler ce magasin, les propriétaires étaient si gentils, si serviables. »

Elle essayait de trouver un moyen de continuer la conversation et au mieux, de tirer les vers du nez au flic pour connaître l’origine du feu.

« Je ne sais pas si je vais arriver à dormir. Vous avez une idée de qui aurait bien pu allumer ce feu ? »

Leonore connaissait la réponse, mais elle préférait faire semblant de ne pas connaître, afin de voir les théories de son interlocutrice.

Une superbe chevrolet tahoe troisième génération noire viens se garer sur le trottoir. Deux individus en descendent. Le premier est un homme à la peau noire d'une quarantaine d'année, sa démarche lente et son expression réfléchie ferait de lui un parfait acteur dans une série policière. Le deuxième est une jeune femme d'une vingtaine d'années tout au plus. Ses cheveux bruns sont coupés courts et son air sérieux compensent sa jeunesse apparente. De cette femme se dégage un professionnalisme presque dérangeant et surnaturel.

Les deux nouveaux arrivant portent des costumes noirs avec cravate. Leonore remarque que les deux sont des vampires. Les deux montrent leurs insignes tout en tenant un pistolet dans la mains droite.

-Je suis l'agent Bianca et voici l'agent Bernard, FBI. Ces deux femmes sont très dangereuses et nous avons de bonnes raison de penser qu'elles sont à l'origine de cet incendie. Veillez coopérer avec nous et je parlerais de vous à notre DRH.

Dans la bouche de l'agente, le fait qu'ils soient les agents Bernard et Bianca ne fait rire personne, au contraire. Même Leonore pourrait y croire si sa bête ne l'avait pas avertie du danger. La policière y voit une occasion de monter en grade et réagit au quart de tour.

-Vous avez entendus, mettez vos mains sur votre tête et immédiatement !

Selène obéit immédiatement mais tente de négocier tandis que la policière lui menotte les mains derrière le dos.

-Vous devez faire erreur, le feu a pris au fond du magasin et nous sommes restées à l'entrée, tout le monde vous le confirmera.

Apparemment, elle est aussi sous le charme et ne comprend pas ce qui se passe.

-Vous aussi mademoiselle ! Dépêchez vous.

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