Ceux qui recherchent la joie récoltent la douleur. [Liz]

Il y avait maintenant deux nuits que Liz était partit de la ville de Juneau. Obligée de prendre de petites routes moins fréquentées, le voyage était très long. Ceci dit, il est agréable de marcher au milieu de ces foret et de ces récifs montagneux par endroit. Sans parler de tous ces lacs gelés qui s'ajoutent au paysage.

Le seul bruit est celui des pas de Liz, l'air et froid et humide, mais il n'y a pas de vent. Même si les vampires ne craignent pas le froid, le risque de finir congelé est toujours présent car leurs corps ne crée pas de chaleur. Quelques corbeaux volent dans le ciel en poussant des cris déchirant, et interrompant momentanément le silence.

La jeune vampire est jolie et la plupart des automobilistes s’arrêtent pour la laisser monter. Enfin c'est ce qui est arrivé la nuit dernière car ça fait maintenant trois bonnes heures qu'elle marche sur la route 37 et n'a vu que quelques voitures qui ne se sont pas même pas arrêtées. Et ce n'est pas le pire, le soleil se lève dans environ une heure et Smithers, la ville la plus proche est encore à 165 milles.

Alors que tout semble perdu, une petite route mal-entretenue se détache sur la droite. Un panneau en bois indique que c'est la direction d'Alexander Town.

Spoiler:

Sans doute un petit village car il n’apparaît dans aucune carte. En face, la route 37 décrit un virage. Des les deux côtés, la route et bordée d'arbre, peut-être serait-il possible de trouver un abris dans la végétation. Mais c'est plutôt dangereux quand on sait qu'un seul rayon peut-être fatal.

Liz ne comprenait pas bien pourquoi les vampires n'aimaient pas voyager. Elle supposait que c'était principalement de la peur. Jusqu'ici, sont voyage avait été un jeu d'enfant, et malgré l'ennuis assez profond qu'elle ressentait en cette fin de nuit, elle n'avais pas à se plaindre.
Elle marchait tranquillement le long de la route, cigarette à la bouche. Elle enchainait clope sur clope, profitant de l'air chaud dans ses poumons pour maintenir sa température au dessus de zéro. Elle utilisait le système de capillaires autour de ses poumons pour créer un petit système de chauffage à l'aide des mouvements de sa Vitae provoqué par l'Endurance. Simple, mais il suffisait d'y penser.
A l'est, la nuit était moins sombre, signe que le soleil n'allait pas tarder à se lever. Elizabeth commençait à envisager l'idée de se faire un abris pour la nuit quant un vol de corbeau interrompit le silence. La jeune vampire s’arrêta pour les écouter, les yeux levés vers le ciel. C'est à cet instant qu'elle remarqua le panneau indiquant Alexander Town.
Une ville perdue au milieu de la forêt, qui n'était indiquée sur aucune carte et qui était annoncée par un vol de corbeau. Du fun en perspective. Mais d'un autre coté, Los Angeles l'attendait. Choix difficile.

Elle sortit une pièce de sa poche et la jeta en l'air d'une pichenette. D'un geste vif, elle la rattrapa et la plaqua contre le dos de sa main: Pile. Va pour la ville étrange. Mais avant tout, il lui fallait trouver un abris, et elle n'était pas très chaude pour tabler sur une hypothétique refuge dans la ville qui avais l'air proche. Elle s'enfonça donc dans les bois qui bordaient la route, assez profondément pour ne pas être dérangée par d’éventuels promeneurs. Elle trouva un coin sympathique, au pied d'un vieux chêne.
Elle défit la ceinture de toile qui retenait le Corpse Bag contre son dos, et entrepris de le déplier. Elle se glissa dans le sac mortuaire, retourné afin de pouvoir être fermé de l'intérieur. Une fois le sac refermé, elle y fuma une dernière cigarette avant de s'endormir, afin de conserver suffisamment d'air chaud dans l'enceinte hermétique pour ne pas être gelée au réveil. Elle écrasa prudemment la cigarette dans un petit cendrier portable, puis se jeta dans l'épaisse couche de neige. Après quelques contorsions pour être correctement recouverte de poudreuse, elle plaça un bras sous sa tête pour se faire un oreiller et se détendit, laissant la demi-mort de la torpeur l'envahir dans son cercueil de neige et de plastique renforcé.
Le lendemain, elle se mettrait en route pour Alexander Town, histoire de pimenter un peu son voyage. Où alors elle mourrait pendant la nuit.

Qui sait ?

Le système de chauffage de Elizabeth est particulièrement bien trouvé, on dit bien qu'une cigarette ne raccourci la vie que de cinq minutes quand un jour de travail vous la raccourci de huit heures. De plus, étant une vampire, elle peut bien se moquer du cancer.
Le seul risque est de se brûler, un simple contact avec les braises incandescentes du mégot ou avec la flamme d'une allumette peut meurtrir gravement son corps.

Liz décida de s'endormir sous la neige, enveloppée dans sa couverture de survie. Il n'y avait plus à craindre les rayons du soleil cependant le froid était une autre histoire. Cette méthode aurait efficacement préservé un corps humain en conservant une grande partie de sa chaleur organique dégagée en continu. Mais le corps de la vampire ne dégageant aucune chaleur, le sac en contact direct avec la neige ne pouvait que se refroidir.

Au moment ou Liz se réveille, son corps est en partie congelé et ses mouvement sont engourdis. Ce réveil difficile lui impose une plus grande dépense d'énergie.

Spoiler:

La nuit est tombée depuis quelques minutes, la poudreuse a gelé sous l'effet du soleil et du froid. Mis à part ce détail, rien ne semble avoir changé depuis la nuit précédente. L'avantage pour un vampire dans ce type de région c'est que les nuits sont longues en hiver et qu'il est facile de se protéger des rayons du soleil car ils arrivent de biais.

Au moment où l'oeil diurne laissa sa place à la douce caresse de Mère-lune, comme les déchus l'appelait, Liz ouvrit les yeux.
Enfin, elle essaya. Ses paupières étaient collées par le froid, et une grande partie de la synovie de ses articulations avait gelée. Elle ne paniqua pas cependant. C'était toujours moins grave que d'être déterrée par un ours, même si cet ours fut une source non négligeable de sang et de distraction. Elle sentait que sa torpeur avait demandé plus de sang que nécessaire, mais elle savait aussi que les demi-mesures créaient des cadavres. Elle se concentra donc sur sa Vitae, utilisant conjointement la discipline d'endurance et le petit trucs permettant de se donner les couleurs de la vie. Elle amena sa vitae vers ses engelures et les entoura délicatement, visualisant le sang vermeil se frayer un chemin a travers les caillot glacée qui distendait ses capillaires. Elle agita les molécules de vie qu'elle avait en resserve afin de créer de la chaleur, et laissa ses articulations se dégeler petit à petit.

Spoiler:

Une bonne heure après, elle sortit de son sac à viande et émergea de la couche neigeuse. Elle replia son pyjama et le remis à sa place contre ses reins, avant de s'assoir sur une branche pour rouler une cigarette. Elle était affamée.

A cet instant, ce que lui avais dit la pièce la veille n'avait plus vraiment d'importance. Elle était plus proche d'Alexander Town que de Smithers. Donc, elle allait filer trouver un petit dej' avant de reprendre sa route. Si elle pouvait trouver une tasse de café en route, c'était encore mieux: Elle n'aimait pas chasser le ventre vide.

Spoiler:

La forte dépense de vitae permet de refaire vivre le corps de la vampire pendant quelques minutes. Les organes se remettent en marche après une très longue période d'inactivité. La chaleur ainsi dégagée permet de faire partir la totalité du gel. Le corps de Liz reste froid mais elle et maintenant capable de se mouvoir comme bon lui semble et de garder un meilleur contrôle de son corps. Puis il vient le moment de la chasse, la faune de cette foret ne manque pas, mais encore faut-il réussir à attraper du gibier.

Spoiler:

Mais la chasse se révèle pourtant infructueuse. Au bout d'une heure, Liz n'a pu trouver que trois hérissons, elle boit leur sang sans se blesser. Mais le sang animal étant pauvre en essence vitale, cela ne fait qu'un très maigre repas.
Puis, elle remarque qu'elle a complètement perdu son chemin. Pendant une heure, elle tourne en rond, en essayant de revenir sur ses pas, elle s'aperçoit que ses pas se croisent à de nombreux endroits formant un labyrinthe de possibilités. Au bout de deux heures de marches plus ou moins hasardeuses, elle retombe sur le croisement entre la route et le sentier où elle se trouvait la veille.

Alors qu'elle prenait garde à ne pas se planter une épine de hérisson dans le palais, assise sur sa petit souche enneigée, Liz positivait en se disant qu'elle était encore suffisamment jeune pour se la jouer gitane et bouffer du Goulash de hérisson … Si on veut. Le petit corps ressemblait presque à une grosse châtaigne si on y pensait, et en poussant un peu on pouvais même retrouver le gout des marrons chauds dans le sang de la bestiole. C'était probablement pour ça que la jeune femme trouvait le sang de hérisson dégueulasse: Elle n'avait jamais aimé les marrons, sauf sous forme de crème chimique contenant probablement tout sauf des marrons.
Quoi qu'il en soit le petit corps rejoint les deux autres aux sol, pour le plus grand plaisir des charognards qui n'aiment pas laisser perdre de la bonne viande, même saignée à blanc.

Elle essuya ses lèvres et se remis en route. Le destin semblait la faire revenir encore et encore au même carrefour menant à Alexander Town. La vampire sourit. En général, quant le destin s'acharnait à ce point, c'est que quelque chose de très mauvais était sur le point d'arriver. Et le dernier des abrutis éviterait une ville isolée et absente des cartes perdue au milieu de la forêt canadienne, à une bonne centaine de miles de la ville la plus proche. Prenant en compte le fait que la-dite ville pouvait relativement facilement être atteinte dans la nuit, le plan le plus sûr était d'éviter le petit village de bouseux au sang probablement farcis d'alcools aussi forts que bon marché.

C'est pour toutes ces raisons qu'elle bifurqua vers Alexander Town, d'un bon pas histoire d'y arriver vite. Après le sang de hérisson, trouver un ivrogne bien imbibé et le boire jusqu'à se rouler dans son vomit était une option plutôt attirante.

A l’embranchement, la route secondaire est goudronnée, puis au bout d’une centaine de mètres, le goudron est remplacée par des petites pierres brutes. Comme si ceux qui avaient construits la route avaient décidés de partir en abandonnant le chantier à moitié finit. Un peu plus loin, la route devient un simple sentier de terre battue et la foret se fait plus dense. Un vieux panneau de bois est dressé sur la bordure, mais impossible de lire ce qui est écrit, la peinture semble s’être effacée depuis longtemps.

Dans la forêt, des bruits de coups répétés se font entendre.

Spoiler:

Liz parvient à identifier le bruit d’une hache sur du bois, mais les coups semblent un peu trop faibles pour que ce soit un bûcheron. De plus, il peut sembler inhabituel qu’un bûcheron travaille à une heure aussi tardive. Le sentier débouche sur une petite plaine ou s’étend un petit village d’une cinquantaine d’habitants tout au plus. Les maisons semblent être d’un style très ancien, plus troublant encore, il n’y a aucun câble électrique apparent, aucun véhicule à essence.

Sur l’entrée de certaine maisons, on peut voir un drapeau flotter dans le vent léger.

Spoiler:

Liz a déjà vu ce drapeau quelque part, à l’école sans doute, mais elle ne devait pas être très attentive ce jour là. Il s’agit d’un des anciens drapeaux du Canada, impossible de se rappeler lequel. En tout cas, c’est un pays qui n’existe plus depuis bien longtemps.