Ezéchiel 18:20 [Ashlynn - Terminé]

C'est à peine essoufflée qu'Ashlynn arriva au Prudential Building, et en un temps record. Il était 2h58, et elle pouvais remercier sa vitae pour lui avoir donné une bonne foulée. Le fait de ne pas avoir à respirer aidait.
Quoi qu'il en soit, la Jeune femme se trouvait devant la porte de l'imposant bâtiment, qui lui imposait un sentiment d'écrasement. C'était un gros pavé de béton, de métal et de verre, avec de nombreuses fenêtres encore allumées malgré l'heure tardive. Tout comme New York, Chicago semblait ne jamais dormir. Mais à la différence de la grosse pomme, elle donnait plus l'impression de comploter que de faire la fête. Dans ce quartier tout du moins.

A travers la porte-tambour en verre, on pouvait voir un garde de nuit en train de regarder une petite télé. Apparemment, les portes n'étaient pas êtres fermées. Derrière lui, deux ascenseurs. Il n'y avait personne d'autre à l'horizon.

Spoiler:

*Yeah trop la classe, deux minutes d'avance.*

C'est que la vampire fait parti de la génération c'est telle heure, elle ne se pointera qu'à telle heure. Ah le sérieux de la jeunesse, ce n'est pas encore pour de suite!

Et malgré l'heure, peu de monde dans le bâtiment semblait dormir... Si c'est un repère à vampire quoi de plus étonnant à cela? Si New-York était identique là dessus l'ambiance n'est pourtant pas la même, moins festif plus exactement. A croire que les quelques années d'occupation de la Sabbat à New York pouvait avoir quelques choses de bons... Parce que dans la tête de la jeune blonde, la fête c'est bien et les complots c'est chiant. Quoi de plus annormal quant on n'a pas terminé correctement sa maturité? Déjà que son père n'arrêtait pas de lui répété qu'elle ne l'était pas de son vivant...

Arriver devant le porte-tambour, ses yeux dévieront de la pendule du mur jusqu'au garde de nuit qui semblait plus occuper à surveiller une télé que les environs. Ash tembourinera le verre pour l'appeler.

-Excusez-moi? Je suis attendu par un certain Ézéchiel. Dix huitième étage à ce que j'ai compris.

Parce que 18:30 ce n'est surement pas une division ça c'est certains.

Sortit de sa méditation cathodique par les petits coups frappés contre le verre, le gardien leva ses yeux fatigués vers la jeune femme, lui faisant signe d'entrer.
Il appuya furieusement sur la barre d'espace de son ordinateur pour l'extraire de sa veille, et s'adressa à l'arrivante avec le tact d'une pelle et l'amabilité d'un coin de meuble.
« Vous êtes ? »

Apparemment, il n'avais pas comprit ou entendus, voire par écouté ce que venais de dire Ashlynn. Mais il ne pris pas la peine de le préciser.

Une fois son identité précisée, le gardiens se contenta de taper quelque chose dans son ordinateur, et d'annoncer après quelques secondes:
« Vous avez rendez vous à 3h avec Madame Huizinga. 30éme étage, au fond du couloir. Voilà votre carte pour l'ascenseur. Bonne soirée. »
Il ponctua sa phrase en posant une carte en plastique sur le comptoir du bureau d’accueil, qui portait la mention "30éme étage – RDV simple".

Puis, il en retourna à son écran.

Le niveau de sécurité n'était pas bien dur à estimer: Enorme, à la limite de la paranoïa. Mais il était délicat à définir avec précision. Vus le système de sécurité de l’ascenseur, qui nécessitait une carte d’accès magnétique, il devait bien y avoir d'autres petites choses faites pour décourager d’éventuels intrus. Pour ce que Ashlynn avais pu en voir, des caméras, partout et discrètes. Dans l'ascenseur, il y en avait une dissimulée dans les motifs du plafond. Peu importe qui avais conçus le système, il voulais placer les visiteur en confiance.

Quoi qu'il en soit, l'ascenseur fini par arriver au 30éme étage, et en un temps record. Les portes s'ouvrirent sur un couloir de bureau parfaitement classique, et d'une banalité à la limite du supportable. Seule touche de vie dans ce décors froidement efficace: Une machine à café.
Comme cela avait été décrit par le gardien, une porte au fond du couloir qui se déroulait à la sortie de l'ascenseur portait la Mention « Mme Huizinga – Directrice des ressources humaines. »

Immédiatement après la fin du troisième coup , une voix féminine légèrement rauque lui ordonna plus qu'elle l'autorisa à entrer.
Ashlynn entra donc dans un bureau tout ce qu'il y a de plus classique. Moquette verdâtre, mur et plafond grisâtres qui avais du être blanc un jour. Dans un coin, une plante verte était en train de se dessécher lentement.
Assise à un bureau en contreplaqué, une femme était assise, en train de trier des papiers. Elle était habillée avec goût, dans un tailleur strict de très bonne coupe on discernait à peine sa peau laiteuse sous un maquillage lui donnant les couleurs de la vie. Ses cheveux était tirés en arrière, en queue de cheval haute. Ses yeux noirs d'encre restaient fixés sur les documents, sans se poser une seule seconde sur la nouvelle arrivante.
Détonnant avec la pauvre décoration du bureau, un carnet en cuir de très bonne qualité sur lequel était posé un porte-plume Mont Blanc orné d'or et d'argent.

Sans lever les yeux de ses papiers, la DRH invita la vampire blonde a s'assoir sur une des chaises en bois durs qui se trouvait en face de son bureau. Les chaises étaient plutôt basses et éloignées du bureau, ce qui donnait l'impression d'être dans un tribunal plus que dans le bureau d'une DRH.
La bureaucrate laissa Ashlynn attendre sur sa chaise, sans vraiment donner l'impression de se préoccuper d'elle.

Spoiler:

-Bonsoir Madame.

En rentrant, elle se contenta de la phrase basique de politesse... Et vu l'ambiance elle n'allait pas parler de la pluie et du beau temps. Parler art? Primo il n'y a rien à parler et deuxio, l'art d'Ashlynn se limite qu'à la mode, aux séries ou à la télé réalité. Télé réalité qu'elle se paie une bonne tranche de rire et qui mine de rien, ça ne l'empêche pas de regarder quand même...

Mais là cette nuit, elle était devant une sorte de tribunal... Et trente secondes passèrent sans qu'un mot ne soit dit entre les deux femmes... Puis une minute... Malgré tout, Ashlynn tentera de briser ce silence.

-Je peux faire quelques choses pour vous aidez Madame Huizinga? J''imagine que si vous m'avez convoqué c'est pour une bonne raison.

Raison qu'elle ignore toujours soit disant en passant mais cela, elle préfère mettre la question de côté pour éviter de trop passer pour une buse. Elle a quelques idées tout de même: non présentation du prince ou pistonage de son Mentor pour lui faire présenter les respects au Prince de Chicago, les deux étant intimement lié et si elle n'avait pas eu de rendez-vous, c'est ce qu'elle aurait fait, certes à contre-coeur en estimant qu'elle a autres choses de plus intéressant à faire mais l'aurait fait tout de même par respect. Mais à part cela elle n'a pas vraiment d'autres idées de la raison de sa présence en ses lieux.

Sans lever les yeux de ses papiers, la bureaucrate répondit, ses mots claquants comme un fouet:
« Vous n'avez pas reçu l'autorisation de parler mademoiselle Weisgerber. »

Le raclement rauque de la gorge de Huizinga rappelait à Ash le bruit des ongles sur un tableau noir. C'était peut être à cause du contraste avec sa propre voix mélodieuse, mais la jeune vampire avait tout sauf envie de devoir entendre cette voix à nouveau.

C'est surtout le côté cinglant innatendu qui surprendra Ashlynn au point que même si elle était censé ne plus parler, deux mots sortiront de sa bouche.

-Ah? Bon...

Et de nouveau elle ne dira plus rien, se contentant de se tourner les pouces aussi bien au sens propre que figuré.

*Mais putain qu'est ce que je fous là moi...*

Est-ce qu'elle a envi d'entendre sa voix de nouveau? Pas vraiment. Demander l'autorisation de parler pour savoir justement ce qu'elle fait là? Pas envi et c'est intimement lié à la première raison. A défaut d'avoir son mot à dire, le cerveau de la blonde fonctionnera à cent à l'heure mais pour débiter des âneries. Ce qu'elle craint le pire? C'est qu'elle brise le silence pour entendre cette voix cassante... Situation assez original vu qu'elle ne sait pas quoi faire et qu'elle est venu ici.

*Purée qu'elle prenne des cours de chants auprès de Justin Bieber, ils feront la paire... Ou à moins que ça soit une discipline ancestrale pour broyer les oreilles de ses interlocuteurs.*

Elle regardera le plafond quelques instants avant de reporter son intention sur cette femme. Si ce n'est pour rien faire, autant jeter un oeil sur son teint. Vampire? Même si la question peut paraître stupide à cette heure-ci, les vampires sont censé aussi être des créatures de légendes.

*Là je n'ai même plus envi de poser la question sur ce que je fous là... Et c'est la dernière fois que je me traîne à un rendez-vous sans un iphone et des écouteurs... D'ailleurs je suis assez curieuse... J'ai l'impression que la salle est insonorisée et tout ce qui va avec... Vu le matos de parano ça ne serait pas trop étonnant.*

En espérant qu'elle ne soit pas télépathe parce que sur le coup, Madame Huizinga risque d'être à coup sûr blasé pour la première entrevue d'être tombé sur une jeune écervelée.

La DRH Laissa la jeune femme s’interroger sur sa chaise encore quelques instants, qui tiraient sur une dizaines de minutes. Puis, elle posa ses papiers. Elle enchaîna en disant:
« Bien, à nous donc. Je suppose que vous savez pourquoi vous êtes là, mademoiselle Weisgerber ? »

Sa voix n'était plus aussi claquante, juste froide et mécanique. Elle n'était plus aussi désagréable non plus.
Ashlynn n'était pas habituée à ce genre de comportement. Elle se doutait bien qu'il y avais un but caché dans le comportement de la DRH, mais elle ne voyais pas quoi.
Le droit du sang apportait plus qu'un pouvoir bassement matériel aux Ventrue, mais le sang de Weisgerber restait encore jeune. Inconsciemment, elle se doutait qu'elle engageait un combat, mais ce dernier était d'une nature encore inconnue à la jeune vampire.

[HRP: Mise à jour du post précédent mon post précédent, j'ai ajouté une image de la DRH]

Cette femme sait qu'Ashlynn est une vampire, voir même de type ventrue si elle est renseignée un minimum. Mais qu'en est-il réellement de cette femme? En est-ce une ou bien juste une goule ou une femme à tout faire d'un autre vampire? Parler directement du Prince serait faire preuve d'une certaine inconscience et entendre de nouveau la voix cinglante d'y a quelques minutes ne l'enchante pas vraiment. En gros elle se promène sur un terrain miné alors autant tâter le terrain.

-Vaguement mais rien de concret. A vrai dire Madame votre invitation tombe assez bien, ma route passait non loin de ce quartier.

Une façon de dire qu'elle comptait rendre visite au Prince qui doit se trouve à un ou deux kilomètres pour lui présenter ses respects comme le veut la tradition. Certes il y a des façons plus clairs de le dire mais elle ne tient pas à recevoir la leçon comme quoi on ne parle pas de la Mascarade à n'importe qui... Et avoir de nouveau cette voix à casser les vitres. De toute façon à part ça ou un pistonage surement inexistant de la part d'un Mentor où la seule chose qu'il offre gratuitement est une distribution de torgnole après un mot qui lui déplaît, elle ne voit pas beaucoup d'autres hypothèses.

La DRH cala son dos contre le dossier de sa chaise, en regardant Ashlynn droit dans les yeux. Elle répondit avec un ton plutôt hermétique: on pouvait y déceler du jugement, de la moquerie, de la déception, où aussi une question rhétorique, et même un simple constat mécanique selon la façon dont on y réfléchissait.
« Vaguement, mais rien de concret … »

La femme saisis son stylo, ouvra son carnet et nota quelque chose. Puis elle reposa les yeux sur Ashlynn. Il était tellement noir qu'on pouvais douter de l'existence de ses Iris, et seulement voir le trou béant de deux énormes pupilles.
Elle repris, sur le même ton:
« Et donc, quelle sont vos vagues idées sur la raison de votre présence ici ? »

Oh mon dieu que ça la démangeait de lui "demander gentiment" de voir d'un peu plus près ce foutu carnet. Quoi ce n'est pas bien blasphémer même pour un vampire? Qu'importe puisque ça lui démange. Si il n'y avait pas son foutu Sire dans la ligne de mire de la Camarilla il y aurait eu de fortes chances qu'elle aurait tenter de réclamer ce carnet qui ressemble fortement à un mensuel de "Elle" dans la partie question/réponse à coup de Domination. Car si elle en veut à mort à Dareen, elle peut au moins le remercier de lui avoir léguer une génération que certains considérerait comme plus que potable. Malgré tout elle se retiendra et ce tant bien que mal après le sarcasme de cette femme... Du moins pour le moment...

Cela n'empêchera pas Ashlynn de la reprendre sur un point.

-Vagues mais nombreuses. Pourquoi j'ai attendu deux jours pour présenter mes respects là où "normalement" trois-quatre jours sont tolérés? Pourquoi je ne me terre pas profondément à New York au lieu d'être à Chicago? A moins que mon "professeur" ait eu une âme charitable et s'est décidé de passer un coup de téléphone? Ou à moins que ça soit tout simplement au sujet de mon "cher et tendre père"? Si c'est pour lui que je suis là, vous auriez dû vous contentez du coup de téléphone, il ne vaut guère plus que le prix de l'appel.

Au moins elle mettra sur table que de toute façon, la Camarilla la considère comme une Paria, ce point là elle ne se voile pas trop la face. Car si deux nuits pour présenter ses respects et plus que convenable, tout est bon pour rabaisser un vampire que beaucoup considérait comme une Paria. Elle a beau avoir le sang d'une Ventrue qui coule dans ses veines, ça ne se limite qu'à ça. Soit cette femme la méprise pour cela, soit tout simplement Ashlynn fait parti de cette jeunesse qui ne pense qu'à sucer dans les deux sens du terme et à se pavaner devant le miroir et les objectifs d'appareils photos.

La réponse d'Ashlynn lui valu un soupir accompagné d'un sourire condescendant. Son interlocutrice se remis a prendre des notes. Au bout d'un moment elle dit:
« Vous êtes bien trop fière pour être utile. C'est dommage. Mais au moins vous respectez la Mascarade. »

Sa voix était presque douce maintenant. Elle referma son carnet, qu'elle posa sur le coté de son bureau. Puis, elle fouilla dans un de ses tiroirs et en ressortit une feuille de papier à lettre luxueux, portant un blason en Filigrane. Elle posa la feuille devant la jeune fille, l’accompagnant d'un stylo bille à la mesure du papier.

« Ecrivez votre présentation ici. Je la transmettrait au Prince. C'est loin d'être une formalité et je ne garantit pas qu'il l'accepte. Il n'aime pas beaucoup les étrangers, mais peut être que le fait que vous ne représentiez pas une menace vous aidera. Signez, datez et sceller en fin de page s'il vous plait. »

En attendant qu'Ashlynn écrire sa lettre, la bureaucrate s'étira et se détendit dans sa chaise. Elle avait l'air fatiguée maintenant, et la jeune vampire aurait presque cru entendre des plaques de glaces craquer sur le corps de la femme corps quant elle avait levé les bras en l'air.

Pendant l'écriture de sa présentation, Ash' se posa quelques instants la question de savoir si elle ne portait pas un gilet de protection ou non. Mais cela n'interessera pas plus la Ventrue.Elle engagea la conversation.

-En même temps qui apprécie les étrangers? Nous les vampires, on fonctionne un peu comme tous les prédateurs, quant le quota est trop grand par rapport au gibier, rien ne va plus.

La présentation ressemblera grosso modo à un CV avec les ambitions qui vont avec. C'est à dire pas grand chose pour une jeune vampire qui cache malgré tout assez bien son jeu. Peu de diplôme (connaissance en mode et un petit diplôme en théâtre), peu d'influence (quelques relations dans le monde du média et de la Jet Set) mais soif d'apprendre. Un peu comme les jeunes. Permis de conduire, sait se battre en précisant qu'elle a été "élevé" par Rudolf Malson, un nettoyeur au service des Princes. A bien réfléchir elle pourrait faire d'escort girl qui glousse et ricane devant une blague pas marrante en escortant quelques personnalités. Certes la bureaucrate a dit qu'elle avait sa fierté, ce qui est vrai mais ne semble pas trop avoir creuser l'histoire scolaire assez mouvementé quant elle était vivante. Quant à son ambition, elle ne cherchera pas à impressionner... C'est volontaire mais aussi en partie vrai. Même si elle ne l'écrira pas, elle fait parti de ses vampires qui, dès qu'ils ont leur petit cheptel, ils sont tout contents! Bref, un pion... Après ceci, elle se mordra le doigt pour scellé le document.

-Comme je ne connais pas grand monde, vous pourriez m'en dire un peu plus sur une certaine Lily Esenberg? Une rousse qui chasse dans ce quartier? Enfin, du moins jusqu'à la limite du "secret professionnel" si vous voyez ce que je veux dire. Ça me permettra surtout de différencier les bonnes des mauvaises fréquentations.

Ashlynn a compris une chose, Huizinga s'occupe des nouveaux arrivants mais aussi que Lily voyait à quel rendez-vous la blonde se rendait. Même si la bureaucrate n'est pas obliger de connaitre le nom, de tête elle doit peu être voir de qui elle parle, sans parler que les manières de la rousse ont tendance à être un peu récent pour qu'elle fasse parti des vampires assez anciens...

Toujours en regardant le plafond, la DRH répondit à la première question de la jeune vampire en ces termes: « Ça serait bien trop simple. Vous oubliez le masque de peau humaine que l'on porte tous. Un animal est facile à mater: il suffit de lui faire du mal où de lui faire du bien. Mais pour un animal qui se prend pour un humain, c'est bien plus délicat. Votre Sire a négligé votre éducation Mademoiselle Weisgerber. »
Cette fois-ci, c'était réellement un constat, sans aucune forme d'ironie ou la moindre intonation méprisante.

Cependant, quant Ashlynn posa sa seconde question, le regard de Mme Huizinga retomba sur elle. Elle avais l'air perplexe, et ennuyée. Elle réfléchit quelques instants et dit « Je Ne connait personne de ce nom. Si elle chasse dans le quartier, c'est sans en avoir reçu l'autorisation. »
Elle attrapa son carnet de cuir et nota quelques mots dedans. Ce faisant, elle marmonna, plus pour elle-même que pour Ashlynn:
« Je vais m'occuper de ça ... Putain, j'ai pas le temps pour ces conneries de sangsues ... »

Ashlynn se suça le pouce quelques instants, se rendant compte qu'elle avait en partie commis une gaffe. Pas de quoi être dramatique mais elle tient peu être l'occasion de se rendre utile pour la Camarilla. Oui elle pourrait tendre un piège à Lily assez facilement, avec le numéro de téléphone il est même assez simple pour la Camarilla de la localisé mais voilà, Ash n'en voit pas le moment l'intérêt.

-Il n'y a pas mort d'hommes et elle semble respecter la Mascarade si c'est ça que vous voulez savoir. Comme vous l'avez dit juste avant, je ne risque pas d'interesser le Prince Lodin avant un moment. Je peux toujours me pencher sur cette affaire sans grande importance. C'est toujours bon d'en savoir plus sur ses "conneries de sangsues" et de mon côté ça me permet de me fondre un peu dans le monde de Chicago. Accessoirement, ça vous allégera de votre paperasse vu que je serais en quelques sortes votre taupe. Vous faites d'une pierre deux coups.

Une mission sans grande importance pour un pion qui n'a pas vraiment d'importance. Dans ce qu'elle vient de dire "accessoirement" est surtout le passage le plus interessant pour Huizinga et cela, Ashlynn le sait très bien.

Mme Huizinga interrompit son écriture, avant de lever les yeux vers Ashlynn. Elle la détailla un moment puis dit d'un ton légèrement hésitant:
« Je vous met en garde, je ne vous insulte pas. Mais vous êtes une Neonatus abandonnée par son père, pas une jeune Ventrue initiée à la danse macabre. Hors de ces murs où de ceux de votre refuge, vous êtes une proie, pas un prédateur. »
Elle posa son stylo et repris, un peu plus assurée:
« Je ne parle pas de cette inconnue rousse, mais d’après. Si vous réussissez effectivement à la pousser à se présenter, vous devenez utile. Si vous devenez utile, vous devenez dangereuse. Et si vous devenez dangereuse, on va essayer de vous mettre de coté. Vous serez toujours aussi peu expérimentée, sauf qu'on vous considérera comme apte. Et on vous attaquera comme telle. Vous comprenez ? »

A bien y réfléchir c'est quoi le mieux? Etre un minimum utile ou tout simplement mise de côté dès qu'un autre vampire se pointera dans ce semblant de domaine là où se trouve son Refuge? Ashlynn connait ses propres défauts: son manque d'ambition et c'est limite une injure pour ceux de son clan. Si on excepte le problème d'être entraîné dans une spirale sans fin, elle ne compte pas vraiment se montrer énormément utile pour la Camarilla tant qu'elle obtient un semblant de territoire reconnu avec son petit cheptel agrée Weisgerber. Beaucoup de vampires ont dû penser pareil avant de ne plus pouvoir faire marche arrière mais cela, Ashlynn pense pouvoir gérer...

-Vous me direz, c'est toujours mieux de se montrer un minimum utile que de se tourner les pouces. Merci de vous inquiétez mais je n'ai pas encore suffisamment d'ambition pour m'amuser à trop me faire remarquer par la Camarilla et je vois surtout en cette occasion pour m'initier moi même à mon rythme à la danse macabre même si cela peut prendre des années. Si j'avais eu trop d'ambition dès le départ, je ne serais pas assise là mais je serais au côté de "l'autre" avec ses petites magouillessurement à vous pourrir la vie et à glousser comme une catin.

Ashlynn connait tout de même le mot patience même si ici, elle montre en partie sa principale faiblesse: son sire. A parler de lui, ça l'énerve tout simplement et c'est plus fort qu'elle... En tant que créature ayant vaincu la vieillesse, elle compte au moins profiter de cela, estimant que maintenant elle a tout son temps. Déjà qu'elle n'a jamais été bien nerveuse côté ambition, ce n'est pas en quelques mois de non-vie que cela changerait.

La DRH regarda Ashlynn dans les yeux pendant un long moment. Un très long moment même. Elle avais l'air de réfléchir.
Puis, elle fini par dire:
« Très bien, si vous êtes sûre … Essayer juste d'éviter de vous faire tuer. »

Elle tendit sa carte à la jeune femme et repris:
« Vous pouvez disposer Mademoiselle Weisgerber. Mais si je n'ai pas de nouvelles de cette Lilly dans trois jours, je considèrerais que vous avez échouer. »

Et elle laissa la jeune vampire plantée là, occupée à écrire dans son carnet de cuir.

-Bien Madame Huizinga.

Il n'y avait plus grand chose à dire si ce n'est qu'elle devra surveiller un minimum ses arrières. De toute façon avec son Sire, elle est obligée de le faire constamment, au fond ça ne changera rien. Et de toute façon si il y a un imprévu durant les trois prochains jours, elle pourra toujours passer un coup de téléphone à Huizinga.

Sortant de la salle, elle regardera l'heure sur la pendule dans la salle d'attente avant de ranger tranquillement les deux cartes dans son portefeuille, chose qu'elle n'avait pas faite jusque là. Il est peu être un peu tard pour chasser, même une fois qu'elle aura rejoint son Refuge. Et même si la nuée de fils à papa sont réputé à faire la fête assez tardif, entre quatre et cinq heures beaucoup de monde dors.

A l'accueil, elle demandera un taxi, puis une fois dedans, elle demandera que l'on l'ammène à son Refuge à East Side. De toute façon, à moins que le chauffeur soit plus mignon que celui qui l'a amener dans ce quartier, elle a très peu de chance de réussir sa petite partie de chasse... Demain soir, c'est certains qu'elle devra enfin prendre son courage à deux mains depuis son arrivé à Chicago!